WARREN ELLIS

Né en Angleterre en 1968, Warren Ellis s'est fait une place dans le monde des comics américains, comme beaucoup d'autres scénaristes britanniques. Comme eux, il a suivi la voie tracée par des artistes devenus aujourd'hui des références, Alan Moore et Neil Gaiman en tête. Le prolifique Ellis se distingue par un style violent, imprévisible, iconoclaste et anti-politique. Il se fait remarquer pour la première fois sur la série Marvel HELLSTORM dont il signe des épisodes passionnants, associé à Leonardo Manco. Malheureusement, le titre ne réalise pas de très bonnes ventes et s'arrête précipitamment. Ellis n'apportera des réponses à certaines questions restées en suspens qu'un an plus tard dans les pages de la mini-série DRUID. En 1994, il apprend ce que "rythme infernal" veut dire. Il reprend, en effet, un titre mensuel et pas n'importe lequel, EXCALIBUR. Une expérience qui l'amènera à écrire d'un seul jet en se fiant à son instinct. Son aptitude à produire "à grande vitesse" attire l'attention de Ralph Maccio qui lui propose de redonner un coup de fouet à Thor. Ellis imagine une superbe saga intitulée La Machine, mais un peu trop "hard" pour le personnage. Plus tard, il donne libre cours à sa virulence narrative dans l'excellente mini-série RUINS et dans CARNAGE: MIND BOMB, tandis que son esprit de révolte s'exprime sans réserve dans DOOM 2099. Il côtoie régulièrement la famille mutante notamment dans les mini-séries STARJAMMERS, PRIDE & WISDOM, STORM (la moins réussie), et un numéro spécial, WILDC.A.T.S/X-MEN. Puis, Ellis connaît une période "sans" avec deux projets qui tombent à l'eau: SATANA, jugé trop violent et destiné à des lecteurs plus matures, et END TIMES, une maxi-série qui devait révolutionner l'univers Marvel et l'amener jusqu'en l'an 2000, estimée elle aussi un peu "OTT" ("over the top"). L'artiste se rapproche alors de l'éditeur Image/Wildstorm pour qui il réalise Stormwatch qui met en vedette un group de super-héros travaillant pour le gouvernement créé bien des années plus tôt par Jim Lee. Il en profite pour dissoudre l'équipe et la refonder dans une deuxième série du même nom. Mais non content de cette nouvelle mouture, il en imagine une troisième en collaboration avec le dessinateur Brian Hitch et transfère le groupe dans le mensuel The Authority. Toujours chez Image/Wildstorm (aujourd'hui dans le giron de DC Comics), Ellis signe avec le jeune et prometteur John Cassaday la série Planetary dans laquelle des super-héros enquêtent sur les secrets de l'univers Wildstorm. Mais c'est chez DC/Helix (aujourd'hui Vertigo) que le scénariste exprime toute l'étendue de son talent avec Transmetropolitan, mis en images par Darrick Robertson. Le protagoniste, Spider Jerusalem, est un célèbre journaliste qui couvre l'actualité politique et sociale d'un monde futuriste, violent et décadent. Il signe aussi Hellblazer, un autre titre Vertigo, et là, c'est carrément de l'horreur. Prochainement, devraient paraître le bref roman qu'il a consacré à Daredevil et la mini-série Station de Silverline Comics. Ellis a, en outre, participé à la création du jeu vidéo Hostile Waters sorti chez Rage Software, et il gère personnellement un site Internet où l'on peut lire ses commentaires au vitriol sur la société d'aujourd'hui. Vous y découvrirez aussi des infos sur toutes ses productions, les projets qui n'ont jamais vu le jour et une histoire à suivre exclusivement réservée aux internautes.