Son partenaire Foggy Nelson et sa secrétaire Karen Page étant à deux doigts de percer le secret de sa double identité, Matt Murdock leur avoua dans DAREDEVIL 25 que Daredevil était en réalité son frère jumeau Mike Murdock! Supercherie qui l'obligeait à endosser une troisième identité, mais Matt parut s'éclater au maximum dans le rôle de ce frère imaginaire, aux plaisanteries douteuses et à la garde-robe voyante, qui se mit aussitôt à draguer effrontément Karen...
chose que Matt ne se serait jamais permise!
En 1967, Stan Lee et Gene Colan élaborèrent de
conserve quelques-unes des batailles les plus fracassantes de la carrière
de Daredevil. Un jour entre autres, DD perdit les super-pouvoirs qui
compensaient sa cécité. Quoique aveugle cette fois à 100 %,
il vint à bout de deux super-vilains qui avaient mis Thor, lui-même
en difficulté: Mr Hyde et le Cobra. Après cet exploit, Daredevil
eut droit lui aussi à son premier ANNUAL, dans lequel Electro lui envoya
en corps
constitué ses Maîtres du Mal cinq challengers d'un coup!
Stan Lee et Roy Thomas,
scénaristes, associés à Marie Severin et à quelques
autres dessinateurs, précipitèrent le Dr Strange dans une aventure
étourdissante, qui se poursuivit à grand fracas d'un bout à
l'autre des exemplaires de STRANGE TALES millésimés 1967. A
chaque épisode, un nouveau péril plus redoutable que le précédent
fondait sur Doc Strange! a) Il pénétrait dans
la Dimension de l'Ombre pour affronter la terrible Umar, sœur de Dormammu. b)
Umar poursuivait Strange jusque sur terre. Pour la vaincre le héros se voyait
dans l'obligation de libérer Zom, démon d'envergure plutôt
inquiétante! c) Le remède - on s'en serait douté
! - s'avérait pire que le mal : Zom, selon toute apparence, trucida
l'Ancien dans les ruines du temple de Stonehenge. Pour surclasser Zom, Strange
mit en oeuvre des quantités d'énergie telles que tous les jeteurs
de maléfices du monde virent leurs pouvoirs propulsés au top
niveau ! Conséquence : l'entité extraterrestre nommée le
Tribunal Vivant fut contraint d'effectuer sa première intervention sur terre (STRANGE TALES 157). Il menaça d'atomiser la planète si Strange ne parvenait pas à endiguer l'excès d'activité magique négative qu'il avait déclenchée ! Les sorciers contre-attaquèrent en transférant leurs pouvoirs à un seul d'entre eux : le Baron Mordo, ennemi juré de Strange ! Mais bon, qu'on se rassure:
en décembre,
grâce aux efforts soutenus de Doc, tout était rentré dans l'ordre.
Jim Steranko éblouit le lectorat dès qu'il entreprit d'assurer à la fois le scénario et le dessin de NICK FURY, AGENT
DU SHIELD, dans STRANGE TALES. Trois épisodes (n° 156-159) lui suffirent pour conclure brillamment l'épopée de l'Hydra, lancée un an plus tôt par Lee et Kirby. Fury affronta l'Hydra Suprême, qui s'avéra être le Baron
Strucker, son pire ennemi depuis la guerre. Le face-à-face eut lieu dans le QG futuriste d'Hydra Island... Les secondes coulaient inexorablement, tandis que l'ennemi se préparait à larguer une bombe à spores,
destinée à exterminer toute la race humaine... Ayant dûment mis l'Hydra au
tapis, Steranko
démarra sans respirer une nouvelle saga où Griffe Jaune, autre scélérat made in Marvel, s'opposait à
Fury.
Dans TALES TO
ASTONISH, cependant, un souffle cosmique animait les aventures de Hulk. Dans un récit dessiné par Gil Kane, Hulk fut capturé par une créature extraterrestre énigmatique: l'Etranger, dont l'objectif consistait à anéantir l'humanité. Un espion étranger ayant utilisé les équipements de Bruce Banner pour s'inonder de rayons gamma et se transformer en monstre - l'Abomination -, le plan de l'Etranger échoua lamentablement au n° 79. Marie Severin, qui succéda alors à Steranko comme dessinatrice de la série, choisit d'opposer Hulk au Surfer d'Argent. Puis, Hulk s'élança dans l'espace afin de rencontrer les Chevaliers de Wundagore, créatures mi-humaines mi-animales, et vit leur créateur, le Maître de l'Evolution, se métamorphoser peu à peu en une entité quasi divine...
Thor commença l'année en résolvant de façon inattendue le problème sentimental qui hantait la série depuis ses origines ou presque : Odin, père de Thor et dieu souverain d'Asgard, lui avait interdit de s'attacher à une mortelle ce qui n'avait pas empêché notre héros de tomber amoureux de l'infirmière Jane Foster. Or, dans le n° 136, Odin finit par céder - en apparence ! - et par accorder à Jane le statut de déesse. Mais la pauvre fut complètement dépassée par ses nouveaux pouvoirs, et la vue du Royaume Enchanté d'Asgard l'acheva. Odin triomphe outré, la déclara
indigne, la dépouilla de ses prérogatives de déesse, immortalité comprise, et la réexpédia sur terre tambour
battant. Thor mit des années à comprendre qu'Odin avait préparé son coup et tablé sur la fragilité de
la jeune femme. Odin, toutefois, voulut adoucir la déconvenue de son fils : dans le même épisode apparut la déesse Sif, qui devint la grande passion de Thor.
Thor et Sif
partagèrent donc la vedette de l'aventure suivante, imaginée par Lee et Kirby. Asgard fut assiégée par une armée de Trolls, sous les ordres d'Urik, guerrier dont la force égalait celle de Thor. Thor remporta la bataille, mais Odin ne lui sut aucun gré de ce haut fait: exaspéré par les éternelles chamailleries de ses deux fils, Thor et Loki, il les dépouilla tous deux de leurs pouvoirs. Le ci-devant dieu de la foudre finit tristement l'année 1967 sous la coupe du Maître de Manège, qui l'avait enrôlé dans son fameux cirque du crime pour jouer les hercules de foire !
Les X-Men, quant
à eux, passèrent l'année sous la menace de Facteur 3. Le
nom évoque peut-être une marque de détergent miracle - dixit
l'un des jeunes héros - mais il s'agissait, en fait, d'une organisation
secrète visant à conquérir le monde, comme l'Hydra, comme
l'AIM... et tout ce que le monde Marvel comptait de vilains en cette
décennie!
Facteur 3 se déchaîna contre les X-Men dans le 2ème numéro de la série.
Deux de leurs comparses ouvrirent les hostilités: l'Ogre, un être taciturne, et son esclave, un mutant irlandais surnommé le Hurleur. Mais les X-Men débarrassèrent ce dernier du dispositif qui en faisait l'agent docile de Facteur 3 et s'en firent un allié précieux dans la lutte contre leur ennemi.
En ce temps-là, Mimic assumait les fonctions de Leader des X-Men. Mais il perdit ses pouvoirs en combattant le Super-Adaptoïde (n° 29). Après quoi il dut démissionner de l'équipe et Cyclope lui succéda à la tête du groupe.
Facteur 3 revint à la charge en tirant le Fléau de l'état comateux où il stagnait depuis quelque temps et en l'employant à "occuper" les tout jeunes X-Men tandis que le cartel kidnappait le Pr Xavier. Finalement, entre les épisodes 37 et 39, les X-Men s'introduisirent dans le QG secret de Facteur 3 - quelque part
en Europe... ? - et comprirent qu'ils se heurtaient à une coalition de mauvais mutants : Changeling, capable de modifier son apparence, et aussi leurs vieux ennemis le Colosse, le Cerveau, Unus et le Fantôme. Cette fine équipe s'était mis en tête de déclencher une guerre nucléaire entre les USA - Facteur 1 - et l'Union Soviétique - Facteur 2. Après quoi, "Facteur 3" n'aurait plus qu'à se partager la Terre... s'il en restait ! Le Hurleur démasqua heureusement le Maître des Mutants, le mystérieux leader de Facteur 3 il s'agissait d'un extraterrestre ! Furieux d'avoir été manipulés, les mauvais mutants se joignirent aux X-Men pour expulser le conquérant venu d'ailleurs.
Ayant libéré le Pr Xavier, les X-Men rentrèrent chez eux en décembre 67. Pour récompenser leur exploit, le Professeur les dispensa du port de l'uniforme scolaire : chacun choisit un costume conforme à ses goûts et à sa personnalité.
Personne, pas
même les intéressés eux-mêmes, n'a jamais pu égaler le formidable succès enregistré en 1966 par Stan Lee et Jack Kirby avec les Quatre Fantastiques... Mais en 1967, il s'en fallut de très peu : un récit à suspense ayant pour héros central le Dr Fatalis, investi de pouvoirs volés au Surfer d'Argent (épisodes 50 à 60), fit un véritable triomphe !
Lee et Kirby parodièrent aussitôt cette histoire dans le premier numéro de NOT BRAND ECCH, BD humoristique inspirée des gags super-héroïques de Harvey Kurtzman publiés dans les premiers numéros de la revue MAD. Brand Ecch était le pseudonyme dont Stan Lee signait sa production pour DC Comics. On voyait là le Dr Bloom (fleur éclose) voler les pouvoirs du Roteur d'Argent...
Puis, les lecteurs firent successivement connaissance avec Charlie America, l'indigeste Hulk, les
Ecchs-Men...
Pour en revenir
aux Fantastiques - les vrais! -, Blastaar débuta sa carrière au n° 62 de leur série. Deux épisodes plus loin, les Krees se manifestèrent pour la première fois: les FF durent faire face à leurs émissaires, des robots géants, les Sentinelles, qu'ils neutralisèrent à grand peine. En représailles, l'intelligence Suprême des Krees envoya Ronan l'Accusateur exécuter ce quatuor d'impertinents. Ronan ayant échoué, les Krees déléguèrent leur guerrier le plus représentatif dans MARVEL SUPER-HEROES 12, couverture datée de décembre 67... Créé par Stan Lee et Gene Colan, cet officier kree infiltra notre planète avec mission de l'espionner, mais il en devint très vite le défenseur...
L'inoubliable Captain Marvel!
Les FF se rendirent aussi à la Citadelle de la Science où quatre chercheurs venaient de mettre au point un surhomme artificiel. Cet être quasi divin, désigné par un simple pronom : "Lui", émergea de son cocon au n° 67 et atomisa aussitôt la Citadelle. "Lui" se ferait connaître un jour sous le nom d'Adam
Warlock...
Comme le veut la tradition, le FANTASTIC FOUR ANNUAL marqua une étape mémorable. Psycho-Man y fit son entrée, et le Surfer d'Argent sa prermière apparition dans sa propre série. En outre, fait unique à l'époque dans les annales de la BD, Jane Richards annonça qu'elle attendait un heureux événement. Mais pour tout savoir sur la naissance du petit Franklin Richards
vous devrez attendre la prochaine chronique...
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